« C’est quoi ce bordel ? »

Le Club « M »

Loin de « l’espace de luxe et de volupté » décrit par le site internet, ce club « privé » tenu par Dominique Alderweireld – alias Dodo La saumure – aujourd’hui poursuivi pour proxénétisme aggravé – est en fait une petite maison rouge perdue en rase campagne flamande proche de Tournai.

On sonne à la maison rouge. C’est Vanina qui nous ouvre. Mini-robe rose collée à sa peau noire. A partir de 17 heures, on trinque au champagne. Ici, dans cette ambiance kitsch et glauque – canapés en skaï rouge, lumière tamisée, plantes en plastique -, les filles sont là pour boire et faire boire les clients. Impossible pour elles de prendre le volant après une journée de « travail » (de 14 heures à 5 heures du matin), elles dorment sur place.

Derrière le bar, une quadra d’origine marocaine encaisse les coupes et garde un oeil sur les filles. C’est la responsable, il y en a une dans chaque établissement (« la moins débile », précise Dodo).

Là-haut, trois chambres défraîchies. Des godemichets et des préservatifs attendent sur les tables de chevet. Une chambre a la particularité de disposer d’une table de gynécologue, « pour une visite médicale approfondie », précise le propriétaire.

Originaire d’Annoeullin, petite commune de la banlieue de Lille, Dodo la Saumure est un fin connaisseur du Code pénal français, titulaire d’une licence de droit et diplômé d’une petite école de commerce. « Vous auriez dû passer la maîtrise, lui lance Bernard Lemaire, le président du tribunal. Le proxénétisme, c’est en quatrième année !».

En guise de travaux pratiques, le casier judiciaire de Dodo déjà lourd, porte quatorze mentions, dont deux condamnations françaises pour proxénétisme. C’est la législation française, trop répressive à son goût à l’encontre des bordels, qui l’a incité à s’exiler en Belgique où la loi est bien plus tolérante.

De l’autre côté de la frontière, il gère cinq établissements de prostitution comme le Club « M », à Renaix, où a travaillé Jade, prostituée et partie civile dans le procès, ou l’Institut Bea à Tournai, portant le prénom de sa compagne et associée, Béatrice Legrain, elle aussi jugée pour proxénétisme.

Toujours à l’affût de coups médiatiques, Dodo avait monté le DSK, le Dodo Sex Klub. De la provocation, demande le président ? « Non, une politique commerciale, se justifie-t-il. J’ai dû le fermer. Je perdais de l’argent ». Le souteneur ambitionne maintenant de monter le FMI. Non pas un bar à l’enseigne du Fonds Monétaire International, qu’a dirigé Dominique Strauss-Kahn, mais un nouveau club à filles : le Flandres Miss International.

Sources : Paris Match et L’Echo.fr

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